Coller un bac n'est pas compliqué même si nombre d’aquariophiles appréhendent cette opération. Ne sachant pas comment s'y prendre, ils préfèrent acheter cette cuve toute faite par crainte d'une fuite immédiate ou pire encore, d'un fuite future. Nous montrons ici que cela n’a rien d’irréalisable si l'on respecte quelques règles simples lors des différentes étapes du collage et du perçage.
La première étape consiste à déterminer la taille du bac en fonction des contraintes et de ses envies. Cette taille étant fixée, il faut alors déterminer l’épaisseur du verre, en s'aidant de ce lien (Saint Gobain), ou en prenant conseil auprès de son détaillant habituel. Notre exemple montre le collage d’un bac de 1.2 m x 1.4 m, en verre de 15 mm. Cette épaisseur est suffisante pour se passer de renforts et/ou de ceinturage. Le collage de notre cuve se résume alors au collage de quatre plaques de verre autour de la plaque du fond.
La deuxième étape consiste à commander le verre chez le vitrier de votre choix, en lui précisant l’option "arêtes abattues". Ceci majore le prix d’environ 4 à 5 euros par mètre linéaire mais garantit des bords non tranchants pour vos mains et parfaitement droits pour le collage.
Photo, Julien THEODULE
Abattre soi-même les arêtes coupantes
|
Ne pas choisir cette option impose de recourir à la lime à verre et au papier abrasif pour abattre les arêtes coupantes. C’est une tâche acceptable si on colle une petite cuve de décantation mais elle devient rapidement fastidieuse pour un grand bac. L’action consiste à polir les bords des plaques afin de les rendre non tranchants et aussi droits que possible.
Photos, Julien THEODULE
|
Le perçage de la cuve est également une option à indiquer à votre vitrier, en vue d’y insérer les passes-cloisons pour les descentes.
Percer soi-même le verre
|
Certains professionnels refusent - ou bien le prix final s’en ressent fortement - sans doute à cause du risque de casse. Dans ce cas, il ne vous reste plus qu’à le faire vous- même, à l’aide :
* d'un gabarit en bois maintenu par un serre-joint
* d'une perceuse équipée d’un mandrin avec scie cloche diamantée du bon diamètre. Pour un tube de 32 mm, il faut un diamètre de 43mm. Pour un tube de 40 mm, il convient de faire un trou de 54mm.
* d'un brumisateur
Photos, Julien THEODULE
La vitre est posée sur un support plan. Le perçage commence sans forcer en ne cessant pas d’arroser la tête afin d’éviter l’échauffement des matériaux (verre, tête) et pour évacuer la poussière de verre au fur et à mesure.
Photos, Julien THEODULE
Le perçage s’effectue successivement sur les deux faces afin d’éviter l’éclatement au débourrage. Une "moitié" du trou est faite d’un coté de la plaque, puis la plaque de verre est retournée et percée de l’autre coté.
Photo, Julien THEODULE
Les bords du trou sont ensuite passés à la lime en s’assurant que les passe-cloisons entrent bien. En effet, le fait de retourner la vitre peut créer un léger décalage entre les deux demi-trous, sans conséquence mais qu’il faut rattraper. C’est là encore à coup de papier abrasif et de lime à verre que l’on finit le travail.
|
La dernière opération avant collage consiste à passer les vitres à l’acétone, opération dite de "dégraissage". L’adhérence de la colle est à ce prix. Frottez le verre jusqu'à obtenir un bruit très caractéristique, un peu comme celui produit par le doigt passé sur un plat dégraissé par un liquide vaisselle.
Photos, Julien THEODULE
Le collage proprement dit peut maintenant commencer.
Une bâche en plastique est étendue sur un sol parfaitement plan sur lequel on pose la plaque du fond.
Photo, Julien THEODULE
A l’aide de serre-joints à angle droit, les vitres latérales sont disposées autour de la plaque du fond. Rappelons que les techniques modernes préconisent de mettre les vitres latérales autour de la vitre de fond, et non pas dessus, afin que la pression de l’eau sur les vitres fasse travailler la colle en étirement, et non pas en cisaillement.
Photos, Julien THEODULE
Une fois que tout est en place, écarter d’un ou deux mm - largueur finale du joint - les plaques de verres, les unes par rapport aux autres, en les tapotant légèrement avec le poing.
Photo, Julien THEODULE
Il ne reste plus qu’à couper le bec de la cartouche de silicone assez haut à afin de permettre un écoulement important de colle, et puis à remplir les tranchées en faisant le tour inférieur du bac.
Photos Julien THEODULE
Pour les joints des montants, nous avons fabriqué une rondelle dans du téflon. Ceci est une astuce pour ne pas avoir une quantité énorme de colle qui déborde latéralement lors du remplissage des montants, mais ce n’est pas indispensable.
Photos Julien THEODULE
Il faut ensuite lisser les joints. Pour cela, une carte de crédit peut être utilisée, ou bien un bol rempli d’eau et de liquide vaisselle. Apres avoir trempé votre doigt dans le bol - ce qui va le protéger de toute adhérence avec la colle - passez le à l’intérieur du bac le long des joints afin de leur donner une forme concave digne des meilleures boutiques :).
Photo, Julien THEODULE
Le joint sèche en 24 heures sur 3 mm d'épaisseur (de chaque coté :o) ). Il sèche ensuite plus lentement en profondeur, environ 1 mm par jour. Sur un verre de 15 mm, il faudra donc en théorie six jours pour obtenir un joint parfaitement sec.
Collage d’une surverse
|
Des le lendemain, la surverse peut être collée. Elle est constituée par exemple de deux plaques de verre de 10 mm.
Photos, Julien THEODULE
|
De même, dès le lendemain du collage on peut ôter les serre-joints. La mise au propre se fait une fois les joints secs. L’instrument est ici la lame de cutter, qui sera maniée avec précaution afin d’éviter toute rayure. A l’extérieur, sur les joints verticaux, de la colle a débordé, en dépit de la "rondelle de téflon". L'excès de colle est simplement coupé a ras. A l’intérieur, à l’aide d’une règle, le cutter est passé uniformément à un cm du bord (par exemple) afin d’obtenir un joint droit sur toute la longueur. On prend soin de ne pas trop appuyer sur le cutter de façon à couper le silicone mais à ne pas rayer la vitre. En grattant la vitre à l’aide du cutter - le moins perpendiculairement possible à la vitre pour éviter les rayures-, la partie indésirable est degagée afin d’avoir un joint net. La finition se fait à l’acétone avec un chiffon en frottant afin de dégraisser le bac. Précisons que l’acétone ne dissout pas la colle silicone polymérisée (sèche). Il aide simplement par effet abrasif et dégraissant à enlever les reliquats de colle.
Le peigne de débordement
|
Le peigne est fabriqué dans une plaque de PVC.
Photo, Julien THEODULE
Une solution est de coller le peigne en haut de la surverse. La solution retenue ici permet de retirer le peigne ou même d'en adapter la hauteur. A cette fin, un support en verre a été fabriqué, où vient s’insérer le peigne. Une première plaque de verre de l’épaisseur du peigne est collé sur la surverse, et une deuxième lame de verre, plus large que la première, sur celle-ci. Elle déborde vers le haut afin de tenir le peigne.
Photos, Julien THEODULE
|
Maintenant votre cuve est prête à recevoir les passe-cloisons et à subir le test d'étanchéité !
Rechercher les contributions sur ce sujet dans le forum
Poser une question ou partager une expérience sur le forum
Article écrit par Julien Théodule et publié par Récifs.org le 5/05/2006
|
| |
Score Moyen: 4.85 Votes: 7
|
|