Poissons: Acanthurus leucosternon (chirurgien à joues bleues)
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Taille maxi (en captivité) : 23 cm
Compatibilité vie captive : Moyenne
Compatibilité récifale : Bonne
Volume minimum conseillé : 500 litres
Distribution géographique : Indopacifique
Disponibilité dans le commerce : Bonne
Prix : Elevé
Caractéristiques de l'espèce :
Acanthurus leucosternon est un poisson qui a toujours attiré les aquariophiles du monde entier et qui est une des figures emblématiques de l'aquariophilie marine. Il se caractérise par un corps bleu ciel à bleu acier, une tête noire et une gorge et une poitrine blanche. Ses nageoires dorsales et pectorales sont jaunes tandis que sa queue est un mélange de bleu, blanc et noir. C'est justement ce mélange tranché des couleurs qui lui donne sa beauté.
Distribution et habitat :
Endémique de l'océan indien, Acanthurus leucosternon se rencontre de l'est de l'Afrique au sud ouest de l'indonésie, sur les récifs coralliens et les côtes rocheuses couvertes d'algues où il y trouve une nourriture abondante.Il se rencontre sur différentes zones du récif, le plus souvent à faible profondeur.
Comportement naturel :
Ces poissons vivent en bancs de plusieurs dizaines d'individus dans des eaux calmes, mais conservant entre eux une distance relativement importante ce qui explique leur agressivité intraspécifique en aquarium. Ils se nourrissent des algues des récifs qu'ils broutent à longueur de journée. On peut d'ailleurs estimer que les poissons chirurgiens ont un rôle important dans l'équilibre du récif puisqu'ils retirent du récif des algues qui étouffent les polypes.
Comme tous les poissons chirurgiens, Acanthurus leucosternon est un nageur d'endurance : on a ainsi pu mesurer des territoires de 17m de diamètre pour cette espèce. Cette caractéristique de certains poissons chirurgiens pourrait expliquer en partie la difficulté de maintenance d'Acanthurus leucosternon.
A noter son association bénéfique avec des déparasiteurs comme Labroides dimidiatus ou Lysmata amboiensis par exemple, qui seront des alliés de taille pour l'acclimatation de ce poisson à la vie captive.
Photo, Julien THEODULE
Reproduction:
La reproduction d'Acanthurus leucosternon n'a jamais été obtenue en aquarium et ni même tentée en raison des très mauvaises relations intraspécifiques. Le dimorphisme sexuel est par ailleurs quasiment inexistant. Le déclenchement de la ponte serait lié à l'influence de la lune et aurait lieu en pleine eau, les ?ufs étant dotés d'une fine goutte d'huile qui se résorbe au bout de quelques jours ; les larves étant sous une forme intermédiaire pendant une dizaine de semaines.
Vie captive / relations inter-intra spécifiques
Les conditions de maintenance d'Acanthurus leucosternon sont difficiles à définir puisque de nombreux éléments entrent en jeu : la taille du bac est un des éléments clés puisque comme on l'a vu, cette espèce se caractérise par une grande mobilité mais également par une taille fort respectable en aquarium. Un aquarium d'au moins 700L aménagé en " piliers récifaux " munis de grottes permettant aux poissons de tourner tout autour du décor et de se réfugier en cas de besoin semble être un bon départ. Sauf exceptions, vous ne pourrez introduire qu'un seul spécimen par bac. Ses relations interspécifiques sont moyennes avec les autres chirurgiens mais excellentes avec d'autres espèces. Vous devrez ainsi éviter de mettre par exemple Acanthurus leucosternon en compagnie de Acanthurus achilles ou Acanthurus japonicus.
Les conditions de maintenance d'un aquarium récifal conviennent très bien à l'accueil d'Acanthurus leucosternon exception faite de l'impossibilité de traiter la fameuse " maladie des points blancs " au sulfate de cuivre par exemple. Les difficultés de maintenance de ce poisson sont en effet liées d'une part à sa sensibilité aux maladies et d'autre part à ses exigences alimentaires.
Il est clair que l'acclimatation joue un rôle très important dans la bonne maintenance de ce poisson. Cette dernière doit se faire de préférence dans un bac de quarantaine avec une nourriture végétale abondante. Une fois acclimaté, Acanthurus leucosternon se nourrit de toutes sortes de végétaux (laitues, épinards, brocolis?) mais également de petits crustacés (mysis, artémias?). Il ne mange pas rapidement et n'accepte que la nourriture de petite taille. Il faut ainsi éviter de le mettre en compagnie de poissons trop " actifs ". Il est à noter que la présence de nombreuses pierres vivantes (donc d'algues variées) facilite sa maintenance. La vivacité de ses couleurs est un signe de bonne santé.
Acanthurus leucosternon est un des poissons les plus sujets à la maladie des points blancs qui peut être traitée de différentes manières, pas toujours avec succès. Ainsi l'ajout dans l'aquarium de sulfate de cuivre (méthode souvent controversée car peu " naturelle ") est la meilleure solution pour combattre les points blancs mais on ne peut pas y recourir dans un aquarium récifal en raison de la toxicité du cuivre pour les coraux. L'utilisation d'ultraviolets peut permettre de combattre les points blancs en récifal comme certains traitements (vitamine C?) plus ou moins nocifs pour les coraux mais aussi plus ou moins efficaces. De nombreux spécialistes estiment qu'un bac parfaitement équilibré et aux paramètres stables (pH, température) permet une disparition naturelle des points blancs. Il est clair que le stress est un des éléments conduisant à l'apparition de cette maladie, il faudra donc éviter les perturbations " humaines " (enfants tapant sur les vitres?) mais aussi les perturbations pouvant venir de la présence d'autres chirurgiens avec lesquelles ses relations sont mauvaises ou de poissons trop " actifs ".
Photo, Julien THEODULE
Acanthurus leucosternon est un des poissons les plus attrayants de l'aquariophilie marine et bon nombre d'entre nous avons espéré en maintenir un dans nos bacs. Malheureusement, les difficultés de maintenance de ce poisson sont importantes (tout comme son prix d'ailleurs) et à moins de disposer d'un bac particulièrement stable, l'utilisation d'ultraviolet semble être le seul recours possible en récifal, sans garantie de réussite pour autant. Nous noterons également certaines expériences malheureuses de maintenance d'Acanthurus leucosternon avec des coraux du type Goniopora, Catalaphyllia...Malgré tous ces obstacles, sa beauté et son caractère fort attachant font que de nombreux aquariophiles tentent l'expérience en espérant que cela fasse avancer nos connaissances sur cette figure emblématique de l'aquariophilie marine.
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Article publié le 26/11/2003 par Hervé Rousseau
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