Quelques espèces d'Acropora particulières d'Indonésie - Part II
Date: 19 octobre 2004 à 16:50:00 CEST Sujet: Animaux
Nous allons continuer cette série sur les Acropora peu communs rencontrés au hasard des importations en provenance de l'Indonésie (voir la première partie de l'article).
J'espère que les informations qui suivent vous permettront de maintenir ces coraux dans des conditions optimales, afin qu'ils vous offrent leurs plus belles formes et leurs couleurs les plus éclatantes.
Acropora jacquelinae
Cette espèce est très délicate. Elle souffre régulièrement de manipulations un peu trop brusques ou des aléas du transport. Les branches sont tubulaires et très fines, elles cassent donc facilement. Heureusement, les colonies se remettent rapidement de ces blessures, celles-ci n'entraînant jamais la mort complète du corail.
Photo, Vincent CHALIAS (www.amblard.fr)
Les colonies sont corymboses (réseaux de branches principales horizontales avec des ramifications secondaires verticale), et forment des plateaux d'apparence très épineux, pouvant atteindre presque un mètre de diamètre. Toute la difficulté est de trouver de petites colonies pouvant être exportées.
Les branches horizontales sont divergentes et les corallites radiales - le squelette d'un seul polype se trouvant sur le pourtour des branches - sont rares et très petites. Sur certaines colonies celles-ci sont pratiquement absentes.
Les corallites axiales sont très longues, fines et tubulaires. Les septas (structure interne des corallites) sont peu développés et enfouis profondément à l'intérieur, ce qui rend les branches encore plus fragiles.
Photo, Vincent CHALIAS (www.amblard.fr)
On trouve cette espèce le plus souvent au sommet de petits tombants abrités des fortes houles et courants et sur la pente externe, au pied des patates coralliennes, à des profondeurs excédant rarement 20 m.
La couleur est légèrement bleutée s'intensifiant vers la périphérie de la colonie. Quelques colonies ont les pointes légèrement roses.
Les colonies provenant de zones plus profondes sont souvent beaucoup moins colorées.
Une des particularités de cette espèce est que la couleur s'intensifie en général sous éclairage artificiel, pour devenir d'un bleu-vert intense sous un éclairage puissant, auquel il faut quand même l'acclimater progressivement. En général, plus on augmente en kelvin, plus on se déplace du bleu ciel vers le vert.
Cette espèce s'hybride probablement avec d'autres espèces comme A. delsawii, A. batunai ou A. carduus.
Nous cultivons couramment ce corail.
Acropora plana
Cette espèce est toute en finesse. Elle est fragile et les branches sont très cassantes. Les couleurs et la forme en fond une beauté rare. Comme A. jacquelinae, cette espèce souffre souvent de blessures dues au transport, mais en général, elle se remet sans problème de ces "bobos".
Photo, Vincent CHALIAS (www.amblard.fr)
Acropora plana forme des plateaux corymboses. Ces plateaux se composent de branches horizontales et fines qui fusionnent ensemble irrégulièrement. Elles sont surmontées de petites branches verticales et irrégulières.
Les corallites axiales sont bien formées et tubulaires, contrairement aux corallites axiales qui sont éparses, et souvent compressées contre les branches. Quelquefois, on ne les trouve que d'un seul côté des branches. Elles sont souvent d'une couleur différente de celle de la branche, contrastant avec celle-ci.
Photo, Hervé Rousseau
On trouve cette espèce en général dans des eaux légèrement turbides, sur les pentes externes protégées à partir d'une dizaine de mètres de profondeur ou en haut des tombants et même quelquefois dans les lagons profonds. Elle est souvent associée à des éponges, qui poussent en-dessous et sur les côtés de la colonie, et souvent au pied d'un massif de Porites spp.
La couleur la plus intéressante est en général claire sur les branches avec des coralites radiales brunes et les pointes de branches roses - elles apparaissent bleues en plongée. La couleur claire des branches peut devenir verte lorsqu'elle est éclairée sous des ampoules 20000 K, par l'excitation de certains pigments par les UV émis par ces ampoules.
Nous cultivons cette espèce sans aucun problème particulier.
Acropora horrida
Cette espèce qui vit sur des récifs facilement accessibles et qui est relativement courante dans les zones riches en Acropora, n'est exportée que rarement. Cela vient du fait qu'il est difficile de rencontrer des colonies de taille réduite et surtout de forme compacte. En effet la forme de la colonie la rend difficile à emballer. En général, ce sont des branches qui ont été séparées d'une grosse colonie qui sont exportées. La croissance normale de la colonie veut que les parties basses, qui reçoivent de moins en moins de lumière et de courant finissent par mourir, et se faire recouvrir d'algues et de sédiments. Il suffit ensuite de casser la branche dans cette partie là.
Photo, Vincent CHALIAS (www.amblard.fr)
Selon le courant et la turbidité, la colonie peut prendre plusieurs formes possibles, hispidose aux longues branches ramifiées dans les zones calmes et claires - ce genre de biotope est très rare en Indonésie ou l'influence continentale des îles est toujours présente, l'érosion rend les mers plutôt turbides-, arborescentes aux branches élancées mais irrégulières dans les zones calmes et turbides, et enfin corymbose, petits buissons compacts de branches fines et courtes dans les zones agitées.
Photo, Vincent CHALIAS (www.amblard.fr)
Les corallites sont de taille homogène, mais elles sont distribuées de façons désordonnées ce qui donne à l'espèce cet aspect irrégulier. Les polypes sont souvent étendus de jours comme de nuit ce qui renforce cette apparence.
Photo, Vincent CHALIAS (www.amblard.fr)
On trouve cette espèce sur les pentes externes, dans les zones riches en Acropora, principalement sur les récifs protégés des fortes houles et forts courants, où les eaux sont légèrement turbides et où la profondeur excède rarement 10 m. En général on trouve quelques pièces, souvent issues de la même colonie, regroupées au milieu de grands champs d'Acropora regroupant plusieurs espèces.
La couleur rose pâle/bleu pâle est très intéressante, car peu commune chez les autres espèces d'Acropora. Contrairement aux photos prises de nuit dans certains livres, la couleur n'est pas très vive et même plutôt pâle. Les polypes sont de couleur blanche et contraste avec le reste de la colonie. Les pièces vivant dans les zones les moins profondes ont souvent aussi des zones de couleur jaune/verte, notamment sur le pourtour des corallites, ce qui s'explique par la production de pigments anti-UV sur les nouvelles pousses. Ces zones apparaissent aussi sous éclairage bleu puissant en 20000 K.
Cette espèce est cultivée sans aucune difficulté.
Acropora florida
Une fois de plus, la raison pour laquelle cette espèce est rarement exportée réside dans le fait qu'il soit très difficile de trouver de petites colonies. En effet, cette espèce forme de grosses colonies massives de plusieurs mètres carrés. Les petites colonies sont extrêmement rares et leur forme est peu propice à l'emballage. De plus, si les branches principales sont cassées et malmenées, elles s'infectent et meurent facilement, par une nécrose rapide des tissus (RTN) partant de la base des branches et des tissus endommagés. En effets, ces colonies sont conçues pour résister aux plus fortes tempêtes, et donc la reproduction sexuée est privilégiée par rapport à la multiplication par fragmentation. De ce fait, sa culture impose quelques règles de procédure et de prophylaxie, pour éviter de fortes mortalités lors du bouturage. Ensuite, lorsque les boutures sont dans une phase de croissance et une fois le stress du bouturage passé, il n'y a plus de problèmes particuliers.
Photo, Vincent CHALIAS (www.amblard.fr)
Cette espèce est regardée comme hispidose - longues branches buissonnantes et épineuses, l'espèce caractéristique est A. echinata) -, mais son aspect n'est pas épineux du tout, car les branches sont épaisses et massive. Les branches secondaires sont courtes, clairement distinctes et régulières, c'est pour cela qu'elle est qualifiée d' "hispidose". Une autre caractéristique est que les corallites sont bien arrondies et peu proéminentes. Les corallites axiales sont larges et courtes, ressemblant à un bouton jaune/orange. Les corallites radiales sont tubulaires, uniformes, et très resserrées.
Photo, Vincent CHALIAS (www.amblard.fr)
La forme et la couleur de la colonie dépendent de l'environnement. Plus la profondeur est faible et l'eau claire, plus la couleur tire vers le vert métallique, alors qu'en profondeur (jusqu'à 30 m), la couleur devient jaune. Si la zone est protégée des forts courants et de la houle, les branches principales seront verticales et espacées. Si la zone est soumise à de forts mouvements d'eau, les branches principales deviendront horizontales et épaisses, jusqu'à pratiquement former des plateaux où les branches fusionnent dans les zones où le marnage est important.
Photo, Hervé Rousseau
J'ai peu d'expérience de sa maintenance, mais il me semble logique de lui donner beaucoup de brassage avec un éclairage puissant sous 10000 K, en lui rajoutant une pointe de bleu à l'aide de tubes ou par autre éclairage. Avec l'arrivée des boutures, les questions conçernant sa maintenance trouveront vite des réponses.
Acropora grandis
Cette espèce est probablement l'une des plus belles espèces d'Acropora. Normalement peu colorée, on la trouve de temps en temps d'une couleur unique et de la forme la plus caractéristique des Acropora en "cornes de cerf". Mais, comme la plupart de ces espèces, trouver une petite colonie qui puisse être emballée normalement est difficile, et cela en fait une espèce rare.
De plus cette espèce a un squelette très fragile, notamment le bout des branches, et souffre souvent pendant les transports et lors des manipulations trop brutales. Elle secrète aussi beaucoup de mucus lorsqu'elle est stressé, ce qui pose quelques problèmes lors du transport. En effet, elle pollue son eau et se "suicide" en quelques sorte. Il faut donc le stresser avant de l'emballer afin qu'il relargue son mucus avant.
Photo, Vincent CHALIAS (www.amblard.fr)
Cette espèce est arborescente, les colonies peuvent s'étendre sur plusieurs mètres de diamètre et de hauteur. L'une des particularités de cette espèce, et qui la différencie des autres espèces d'Acropora branchus, est la diversité de taille et de forme des corallites radiales. En effet au milieu de corallites radiales bien formées, tubulaires, accolées à la branche et bien souvent entre elles aussi, il y en a de plus petites, pas encore formées, ressemblant juste à des pores. La structure de ces corallites est fragile, légère et cassante, ce qui est aussi particulier à cette espèce. Cela s'explique par le fait que ces corallites sont pratiquement dépourvues de structures internes.
Photo, Vincent CHALIAS (www.amblard.fr)
On trouve cette espèce pratiquement exclusivement dans des lagons bien protégés, ou sur des pentes externes particulièrement calmes et souvent sur des substrats sableux. On la trouve notamment, pour la variété bien colorée, rarement en-dessous de 7-8 m de profondeur. Mais les autres variétés se trouvent plus profond que cela. Nous avons essayé de la cultiver dans des zones plus agitées pour la rendre plus solide, mais la croissance devient extrêmement lente, par contre la coloration devient d'un violet plus intense.
On le trouve dans plusieurs colorations, mais il existe une variété plus rare que nous recherchons plus particulièrement, c'est celle violet/rose, qui est unique dans le royaume des Acropora, car la couleur est uniforme sur toute la colonie. C'est le summum de l'Acropora "full color".
Photo, Vincent CHALIAS (www.amblard.fr)
Sa maintenance est assez facile sous un fort éclairage en 10000 K, sans courant direct. Par contre, il est assez sensible aux RTN (Nécrose rapide des tissus).
Photo, Hervé Rousseau
Cette espèce est cultivée sans aucun problème.
Acropora gemmifera
Le cousin de A. humilis, en plus pointu. Je considère cette espèce comme rare. En effet A. humilis est une espèce souvent dominante en Indonésie, alors que A. gemmifera qui habite presque les mêmes biotopes est peu présente. Sa forme est tout aussi intéressante et unique que celle d'A. humilis. Une des raisons pour laquelle on ne trouve pas beaucoup de colonies de ce corail est due à la rareté en Indonésie de son biotope de prédilection : le platier. C'est seulement sur les platiers qu'il devient une espèce dominante alors que sur les pentes externes et les récifs peu profonds, il est dominé par A. humilis. Les platiers et les récifs barrières sont plutôt rares en Indonésie et ceux existants sont trop vieux et soumis à de très fortes houles et marées, ce qui limite leur re-colonisation par les coraux.
Photo, Vincent CHALIAS (www.amblard.fr)
Cette espèce forme une masse compacte de branches digitées ou corymboses et très peu ramifiées. Les branches sont verticales, épaisses, solides et coniques. Les corallites axiales sont petites comparées à celles d'A. humilis, ce qui donne une forme pointue aux branches. Les corallites radiales sont de diamètre différent avec souvent deux tailles très évidentes. Elles sont aussi de plus en plus courtes en remontant les branches et souvent disposées en lignes, ce qui leur donne un aspect ordonné très particulier. Avec la forme des corallites axiales, c'est un des signes particuliers de cette espèce qui facilite son identification.
Photo, Vincent CHALIAS (www.amblard.fr)
La coloration la plus intéressante et la plus recherchée est le bleu pâle. Cette couleur est extrêmement rare chez A. humilis qui est plutôt vert, rose ou violet. On trouve aussi quelquefois des A. gemmifera mauves, verts ou jaunes.
Compte tenu de son biotope d'origine, cette espèce est très exigeante que ce soit en termes de lumière ou de courant. Elle aime les eaux claires et agitées sous quelques décimètres d'eu. Il faut donc la maintenir sous des HQI 400W, en 10000 K minimum , et si possible utiliser un système à vague afin qu'elle garde sa santé et sa forme naturelle en grandissant.
Nous cultivons cette espèce encore en faible quantité à cause du manque de géniteurs. Cela nous a obligé à garder toutes les boutures de première et même de seconde génération pour augmenter notre stock de géniteurs, et nous commençons juste à vendre les premières boutures.
Acropora robusta
Il s'agit là une espèce d'une rare beauté, mais aussi d'une extrême rareté. En effet pour les mêmes raisons que pour A. florida, il est impossible de trouver de petites colonies et ce n'est qu'à de très rares occasions que j'ai pu exporter cette espèce. Il est fort probable qu'avec les récentes avancées faites notamment au niveau du brassage, que la demande pour cette espèce - ainsi que pour A. abrotanoides, A. clathrata, A. glauca, A. palmera..., la différentiation de ces espèces sur de petites colonies est très difficile - va fortement augmenter. C'est à ce niveau que la culture est intéressante, car elle permet d'offrir des espèces qui sinon seraient trop peu souvent disponibles.
Photo, Vincent CHALIAS (www.amblard.fr)
Les espèces de ce groupe, peuvent adopter différentes formes de croissances selon la profondeur (platier à plusieurs mètres de profondeur) et la force du courant et des vagues (fortes houles ou forts marnages). De toute façon, elles colonisent toutes dans les zones peu profondes avec de forts courants.
On la trouve en forme subarborescente (arborescente mais peu ramifiée), corymbose, digitée ou même encroûtante. Mais la forme classique se compose de branches épaisses très peu ramifiées remontant à la verticale d'une pente inclinée pour celles sur la périphérie, et de branches digitées au centre.
Les corallites axiales sont larges. Les corallites radiales sont nombreuses et proéminentes, de taille et de forme différentes mais s'homogénéisant en allant vers les pointes.
Cette espèce vit en général peu profondément, à l'avant ou à l'arrière les platiers exposés à de fortes houles, de forts courants et de fortes marées. La coloration caractéristique est verte virant à l'orange vers les pointes des branches.
Sa maintenance est sans aucun doute difficile et devrait être réalisée en bac spécifique recréant au mieux ces zones hautes des récifs. Machines à vagues, courants de marée qui changent de direction toutes les six heures et s'intensifient peu à peu doivent être mis en place. L'éclairage doit être très intense sous 10000 K. Le dernier paramètre qui je crois est tout aussi important est le nourrissage. En effet à cause du volume d'eau important qui les baignent, les espèces soumises à de forts courants ont souvent accès à plus de nourriture que celles des eaux calmes.
On commence à cultiver cette espèce. Comme pour A. florida, sa culture ne pose pas de problème particulier une fois mis en place quelques règles de procédure et de prophylaxie, pour éviter de fortes mortalités lors du bouturage. Ensuite lorsque les boutures sont en phase de croissance et une fois le stress du bouturage passé, il n'y a plus de problème particulier.
Acropora abrotanoides
On aborde là une espèce qui comme A. robusta est destinée à n'être exportée que sous forme de boutures, car trouver de petites colonies sauvages relève de la quête du Saint Graal. Cette espèce ne fait pas partie de ce qui est couramment qualifié de "full color". Elle est même plutôt terne. Mais notre hobby, qui recherche toujours des espèces de plus en plus exotiques, "uniques" ou tout simplement rares, commence à voir l'apparition de passionnés d'Acropora, qui se tournent, maintenant que les "full color" sont courants, vers des espèces intéressantes plus en raison de leur forme que leur couleur. Les avancées au niveau connaissances et matériel permettent aussi de faire évoluer la variété d'espèces que nous maintenons.
Photo, Vincent CHALIAS (www.amblard.fr)
A. abrotanoides a une forme unique. Ses colonies n'ont aucune unité, pour partie encroûtantes, pour partie branchues verticales, souvent avec plusieurs corallites axiales sur la même branche. Les petites colonies sont difficilement identifiables et souvent confondues avec A. robusta ou A. palmera qui appartiennent au même groupe et qui ont presque les mêmes caractéristiques.
Photo, Hervé Rousseau
Les colonies qui s'étalent sur le substrat forment des tables arborescentes ou subarborescentes (arborescentes peu ramifiées) avec de larges branches qui peuvent dépasser les 10 cm de diamètre, qui s'étendent principalement horizontalement pour se diviser en plus petites branches qui souvent fusionnent et remontent à la verticale. Selon le courant, la profondeur et l'age de la colonie, des branches coniques, massives et verticales se forment à partir de ces branches secondaires et des zones les plus solides de la colonie. Les branches sont pointues avec une ou plusieurs corallites axiales, ce qui donne un aspect hirsute à la colonie. Les corallites radiales sont longues, tubulaires, de tailles mélangées, nariformes et souvent pointues.
Photo, Vincent CHALIAS (www.amblard.fr)
Ces colonies peuplent les récifs peu profonds et exposés, souvent dans les passes aux forts courants de marée ou en haut de la pente externe. La couleur est grise, et souvent les pointes sont colorées d'un orange discret.
Photo, Vincent CHALIAS (www.amblard.fr)
Sa maintenance, comme celle d'A. robusta, est très exigeante en matière de courant et de lumière. Sauf peut-être au niveau de la clarté de l'eau car il apprécie les eaux chargées de matière en suspension. Ce qui laisse à penser que des nourrissage fréquents sont les bien venus. C'est au niveau courant que je pense qu'il est le plus exigeant, et il faut prévoir des flux très puissants qui changent de directions toutes les six heures et qui s'intensifient progressivement. Au niveau lumière, du 10000 K en 400 W lui conviendra parfaitement. Il est fort probable que cette espèce nous réserve quelques bonnes surprises notamment au niveau de l'évolution de la coloration en aquarium.
Nous commençons à produire cette espèce en grand quantité et la demande se fait de plus en plus importante.
Acropora polystoma
Pour terminer cette série, on aborde une espèce qui peu prendre les couleurs les plus recherchées, du violet au rose en passant par le jaune et le vert. Cette espèce gagnerait vraiment à être plus connue et plus souvent disponible. Contrairement à la majorité des espèces traitées dans cet article, cette espèce est peu commune mais ne développe pas de colonies gigantesques. Elle atteint rarement les 80 cm de diamètre.
Photo, Vincent CHALIAS (www.amblard.fr)
Les colonies sont corymboses avec des réseaux de branches principales horizontales et des ramifications secondaires verticale, l'origine des branches est plus ou moins le même point central. Les branches sont peu ramifiées et se terminent dans le même plan. Elles sont solides, irrégulières, hirsutes, épaisses et digitées. Une des autres caractéristiques est la forme tubulaire des corallites axiales, ressemblant à celles de A. loripes (mais la forme de la colonie est complètement différente). Les corallites radiales sont elles aussi tubulaires et irrégulières, de plusieurs tailles différentes et sont souvent alignées le long des branches; l'ensemble donne une apparence assez buissonnante à la colonie.
Photo, Vincent CHALIAS (www.amblard.fr)
Elle vit sur les pentes externes peu profondes, soumises à des courants et des houles modérées à fortes, en général entre 3 et 10 m de profondeur. En Indonésie, elle pousse souvent sur les parties les plus exposées des récifs peu soumis aux fortes houles ou courants. En effet elle affectionne les faces exposées des patates coralliennes, au sommet de petits monticules ou même dans les failles canalisant les vagues, lui permettant ainsi de recevoir plus de courants dans des endroits ou la houle et la marée ne sont pas très importantes et qui ne sont bien exposées que lors des tempêtes.
Photo, Vincent CHALIAS (www.amblard.fr)
Sa coloration est son atout majeur. La couleur la plus intéressante est le violet, tirant vers le rose, ou crème avec les bouts des corallites colorés en rose ou en violet. On le trouve aussi en vert ou en jaune, qui sont aussi des couleurs très attrayantes.
Compte tenue de son biotope un éclairage puissant en 10000 K, un brassage approprié et un placement surélevé sont indispensables à sa maintenance.
Photo, Vincent CHALIAS (www.amblard.fr)
Pour son développement cette espèce favorise apparemment une stratégie de reproduction sexuée par opposition à une stratégie de fragmentation, ce qui rend sa culture par fragmentation légèrement plus délicate que celle d'autres espèces d'Acropora. Une fois que des précautions plus spécifiques sont prises, sa culture bien que lente ne pose pas de problème particulier.
Dans le prochain article nous aborderons des espèces plus courantes mais tout aussi intéressantes. En attendant, détendez-vous en observant vos poissons et coraux préférés...
Bibliographie :
Tomascik, Mah, Nontji et Moosa: The Ecology of Indonesian Seas, part one and two, 1997
Veron, J.E.N: Corals of Australia and the Indo-Pacific, 1986
Veron, J.E.N: Corals in Space and Time: The biogeography and evolution of the scleractinia, 1995
Veron, J.E.N: Corals of the World, 2000
Wallace, Carden: Staghorn Corals of the World: A revision of the genus Acropora , 1998
Wallace, Carden: Staghorn coral of the world : A key to species of Acropora, 1999
Wallace, Carden and Aw Michael, Acropora, Staghorn Corals, 2000
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Article écrit par Vincent Chalias (www.amblard.fr) et publié par récifs.org le 19/10/04
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