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Poissons: Les gobiodons


couple de G.okinawae dans un Montipora digita Les gobiodons (Bleeker, 1856)
Principales espèces commercialisées : Gobiodon citrinus, G. histrio et G. okinawae
Taille maximale : 3,5 à 6,5 cm selon l’espèce
Compatibilité vie captive : Bonne
Compatibilité récifale : Bonne
Volume minimum conseillé : 100 l
Disponibilité dans le commerce : Bonne
Prix : Faible




Gobiodon okinawae
Photo, Hervé ROUSSEAU

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Caractéristiques de chaque espèce

Gobiodon citrinus, Gobiodon histrio et Gobiodon okinawae présentent des caractères généraux communs : un corps comprimé latéralement, deux nageoires dorsales, des pectorales proportionnellement très larges par rapport au corps, une nageoire anale bien développée et arrondie vers l’arrière ainsi qu’une nageoire caudale également arrondie. Les nageoires pelviennes se sont différenciées en site d’accrochage : elles forment une ventouse ventrale qui permet aux gobiodons de résister aux courants lorsqu’ils sont posés sur un corail. La bouche est petite, tout comme l’œil pourtant bien visible et noir chez ces trois espèces.


Gobiodon citrinus
Photo, Christian SEITZ

Gobiodon citrinus possède une coloration jaune citron à marron à l'exception d'une zone plus pâle au niveau des joues. Deux bandes verticales bleues partent de l’œil vers le bas; celle située le plus en avant rejoint presque l’extrémité postérieure de la bouche. Deux autres bandes plus longues s’observent en avant des nageoires pectorales : la première part du sommet de la tête et rejoint la base des pelviennes en passant par l’opercule ornée d'une tache noire; la seconde part de plus bas que la première et longe la base des nageoires pectorales. Enfin, un liseré bleu sépare la seconde nageoire caudale et la nageoire anale du reste du corps. Les deux nageoires dorsales comptent au total sept rayons épineux et dix rayons mous. La nageoire anale possède un rayon épineux et sept rayons mous. Gobiodon citrinus atteint une taille maximale de 6,5 cm.


Gobiodon histrio
Photo, Etienne Dhont

Gobiodon histrio est vert avec quatre bandes verticales rouge grenat sur la tête, la première traversant l’œil de haut en bas. Quatre ou cinq tâches de la même couleur que les bandes sont présentes au sommet de la tête. Une bande plus petite est présente à la base des pectorales. Le corps est parsemé de six bandes ponctuées ici et là de taches rouges (en particulier sur le pédoncule caudal). Les nageoires sont uniformément vertes. Cette espèce peut atteindre 6 cm. (Note : La variété erythrospilosus est souvent classée au sein de l’espèce Gobiodon histrio. Selon toute vraisemblance, elle appartiendrait plutôt au complexe rivulatus et a même été décrite comme espèce à part entière sous le nom de Gobiodon erythrospilosus.)


Gobiodon okinawae
Photo, Christian SEITZ

Gobiodon okinawae est uniformément jaune avec un léger palissement au niveau des joues ainsi que sur l’opercule. La nageoire dorsale possède sept rayons épineux et dix rayons mous alors que la nageoire anale en contient respectivement un et neuf. Le dimorphisme sexuel n'est pas apparent chez ces trois espèces.



Distribution et habitat

Gobiodon citrinus est présent en Mer Rouge, dans l’Océan Indien (Sri Lanka, Seychelles, Mayotte, La Réunion, L’Ile Maurice), dans la zone Indo-Philippinéenne, au sud du Japon, sur la Grande Barrière de Corail, en Micronésie et en Mélanésie jusqu’à l’Archipel des Samoa.

Gobiodon histrio occupe la même aire de distribution que Gobiodon citrinus sauf en Mer Rouge où il est absent. Gobiodon okinawae est présent en Indonésie, aux Philippines, dans la Mer de Chine Orientale et dans le Pacifique : au sud du Japon, sur la Grande Barrière de Corail, en Mélanésie jusqu’aux Iles Marshall.

Ces gobiodons affectionnent particulièrement les eaux des lagons peu profonds (moins de 30 m de profondeur même s’il est possible parfois de les observer entre 30 et 60 m). Ils vivent sur un territoire limité dont le centre est souvent formé d'une colonie de coraux branchus de type Acropora.

Comportement naturel

Les gobiodons sont des poissons qui font preuve d’une faible activité natatoire. Ils peuvent rester à l’affût pendant des heures, posés sur une des branches de leur corail hôte. L’une des caractéristiques les plus marquante des gobiodons est leur relation au corail. Celle-ci est qualifiée de symbiose. En fait, il s'agit d'une relation qui s’apparenterait plutôt à du commensalisme. Ce comportement qui leur a valu leur nom anglo-saxon de coral-dwelling gobies, a fait l’objet de plusieurs études sur le terrain. Il est acquis aujourd’hui que les trois espèces de gobiodons décrit dans cet article partage une relation avec des coraux durs de type Acropora. En raison d’une vaste aire de répartition et de la propension pour une espèce de gobiodon à pouvoir établir une relation avec de multiples espèces d'Acropora suivant les lieux, il est presque impossible d’établir un tableau exhaustif décrivant les relations entre les diférentes espèces de gobiodons et d’Acropora. D’ailleurs, les scléractiniaires du type Echinopora, Stylophora et Hydnophora font également partie des coraux hôtes naturels de ces gobiodons. Plusieurs études, dont une effectuée sur le récif de la Grande Barrière de Corail par Munday, Jones et Caley (1997), prouvent que la présence des coraux hôtes sur un récif détermine la présence et l’abondance des gobiodons. La présence ou l'absence de ces coraux apparaît donc comme un facteur limitant. Des relations étonnantes et encore mal comprises ont été décrites (voir par exemple Des Gobiodon et des Acropora, ou un certain goût pour le bleu… ).

Les bénéfices naturels dont tire partie chaque acteur de cette association ne sont pas encore complètement connus mais il est admis aujourd’hui que les gobiodons profitent de la morphologie ramifiée des coraux hôtes pour optimiser leur affût et donc leur prise alimentaire. Ils utilisent également le corail comme un refuge en cas de danger. Certains scientifiques pensent également que le gobie profiterait d’un relatif camouflage par homochromie avec son hôte. Quant au corail, il profiterait des restes de nourritures comme source de matières organiques.

Les gobiodons sont plutôt des individus solitaires ou vivant en couple. Néanmoins, plusieurs observations de plongeurs rapportent la présence de petits groupes – une dizaine d’individus environ - de Gobiodon histrio ou de Gobiodon citrinus au sein d’une même colonie d’Acropora sp.

Gobiodon okinawae
Photo, Benoît FINET

Alimentation

En milieu naturel : Il semble que les gobiodons ne chassent pas vraiment, ils préfèrent rester à l’affût de tout ce qui passe aux alentours, bondissant sur ce qui ressemble à de la nourriture : micro-crustacés de type copépodes pélagiques ou necto-benthiques, algues - notamment des foraminifères - et d’autres petites proies. Il a même été observé dans l’estomac de certaines espèces des particules organiques qui d’ordinaire sont en suspension dans l’eau. Quant à la consommation de polypes, les gobiodons ne sont pas corallivores. Ils ne s’attaquent que très rarement aux polypes de leur corail hôte. Par contre, plusieurs observations sur le terrain tendent à montrer que des attaques sur des polypes appartenant à d’autres espèces de coraux durs existeraient. Il s’agit de colonies présentes dans la proche périphérie du corail hôte.

En captivité : Parfois difficiles à acclimater du point de vue de l’alimentation, les gobiodons acceptent néanmoins des proies mortes comme des artémias, mysis, cyclops ou bien encore des daphnies. Les flocons ou les granulés de faible diamètre peuvent également être acceptés. La prédation corallivore existe en captivité même sur le corail hôte. Elle est d’ailleurs réellement significative en période de reproduction. Souvent, on prétend que c’est la consommation de polypes qui est à l’origine de la perte des coraux présents dans l’aquarium hébergeant un gobiodon. En réalité, c’est plutôt le stress engendré par certains individus frénétiques qui cause à court ou à moyen terme la perte du corail. Il est donc préférable d’avoir plusieurs coraux à la disposition du ou des gobiodons.

Reproduction

Plusieurs espèces de gobiodons sont hermaphrodites réciproques, ils peuvent donc changer de sexes dans les deux sens selon différents paramètres liés à l’âge, la structure sociale d’un groupe, la possibilité de se reproduire ou non, etc... Même si, encore aujourd’hui, la communauté scientifique ne s’est toujours pas mise d’accord sur le sujet, il semblerait que Gobiodon citrinus fasse partie de ces espèces.

Quant à G. okinawae et G. histrio, ils seraient gonochoriques (sexes séparés). Dans tous les cas, le mode de reproduction est ovipare avec une stratégie de reproduction de type r (maturité sexuelle atteinte à une petite taille, fécondité élevée, petite taille maximale).

Il existe peu d’informations au sujet de la reproduction en milieu naturel et d’ailleurs quand il y en a, elles sont le plus souvent contradictoires. On sait tout de même qu’ils utilisent comme sites de pontes des zones bien définies de leurs coraux hôtes, le plus souvent à l’extrémité des pointes d’Acropora là où le courant est le plus dynamique. Les parades seraient relativement brèves et n’apparaîtraient pas comme aussi spectaculaires que chez d’autres espèces récifales. Les géniteurs sont capables de défendre leur ponte en chassant d’éventuels prédateurs intéressés par un festin. La ponte ressemble à une ou plusieurs masses gélatineuses mesurant en moyenne 5 cm² de surface. La totalité de la ponte peut contenir entre 300 et 1000 œufs et ce pour les trois espèces étudiées. Ces derniers sont de très petite taille - le diamètre est inférieur au millimètre.

En captivité, seuls G. okinawae et G. citrinus ont été reproduits avec succès. Dans les deux cas, il est préférable de placer les géniteurs avec leur corail hôte dans un petit aquarium d’une centaine de litres avec les faces opacifiées. Une température moyenne de 26°C, une densité de 1.024, un pH moyen de 8,1 ainsi qu’une concentration en nitrates très faible - inférieur à 0,1 ppm - optimise la reproduction. L’alimentation des géniteurs doit être diversifiée. Il n’est d’ailleurs pas rare qu’ils s’attaquent plus qu’à l’accoutumée aux polypes de leur corail hôte sans qu’ils causent de réels dommages, au moins à court terme. Une alimentation à base de proies vivantes et congelées ainsi que de nourriture industrielle - flocons et granulés - permet une bonne diversification et donc un apport nutritif suffisamment intéressant pour les géniteurs.

Deux fois par mois environ, le mâle nettoie le site de ponte et incite la femelle à pondre. Les géniteurs choisissent le site de ponte en fonction du brassage et de la luminosité, privilégiant les zones du corail hôte les plus exposés au courant et à la lumière. Une fois la ponte effectuée, le mâle la défend contre toute agression extérieure; même la main du soigneur peut faire l’objet d’une attaque. L’incubation est très courte, de quatre à dix jours suffisent. Les œufs éclosent après leur noircissement, laissant apparaître de petites larves pélagiques avec un fin sac vitellin. Celles-ci peuvent être récupérées en les attirant dans un cône de lumière car elles sont phototrophes. Une fois placées dans un aquarium d’élevage larvaire, elles sont nourries durant les premiers vingt cinq jours avec des rotifères (Brachionus sp.) puis avec des nauplies d’artémias. La métamorphose intervient vers le 33ème jour et la coloration jaunâtre commence à apparaître vers le quarantième jour. Peu d’informations circulent sur le taux de survie de ces larves mais il tourne aux alentours des 50% après la métamorphose, et ce, même avec un bon nourrissage et une bonne hygiène de l’aquarium d’élevage.

Gobiodon histrio
Photo, Etienne Dhont

Vie captive / Relations intra et interspécifiques

Gobiodon citrinus, et G. okinawae sont des petits poissons au comportement plutôt paisible dans un aquarium. Ce ne sont pas eux qui sèmeront la terreur dans l’aquarium même s’ils peuvent de temps à autre défendre âprement leur territoire.

Leur compatibilité en aquarium récifal a été de nombreuses fois remise en cause tant il est vrai que certains sujets ont pu faire de sérieux dégâts sur la population corallienne. Néanmoins, il faut se garder de généraliser et on peut même dire que c’est un poisson qui a vraiment sa place dans un aquarium récifal, si possible très richement peuplé en coraux. Il est préférable de ne pas les associer avec de vraies anémones : il arrive parfois que les gobiodons, manquant de coraux hôtes naturels, utilisent comme substitut une anémone. Cette dernière ne dédaigne pas consommer un gobiodon malgré la toxicité du mucus produit. L’implantation de coraux des genres cités comme "symbiotiques" sont fortement conseillés. A défaut des coraux mous – du type Sarcophyton par exemple – pourront être utilisés comme substituts.

Les relations intraspécifiques au sein de ces trois espèces s’avèrent plutôt moyenne : il n’est pas rare d’observer une certaine agressivité entre congénères surtout chez Gobiodon citrinus. Néanmoins la maintenance en petits groupes permet dans un grand volume d’être sûr de former au moins un couple.

Les relations interspécifiques sont bonnes avec des poissons de petite taille et calme. Il faut éviter la cohabitation avec des poissons vifs et trop rapides notamment sur le plan alimentaire. C’est, entre autres, le cas des pomacentridés, de certaines blennies ainsi que de gros labres. Les gobiodons souffrent trop souvent d’une forte concurrence alimentaire surtout lorsque l’achat du gobiodon ne s’est pas réalisé en ayant étudié les inter-relations entre tous les habitants du bac. Il n’y a pas particulièrement de risques quant aux prédateurs supposés puisque les gobiodons sécrètent un mucus toxique destiné à décourager les prédateurs.

Les gobiodons sont sensibles à la qualité de l’eau. Une température moyenne et stable autour de 26°C, une densité comprise entre 1.022 et 1.025, un pH moyen égal à 8,1 sont de bonnes valeurs. Un brassage modéré à intense est apprécié par ces poissons qui ne craignent pas le courant puisqu’ils possèdent un système d’ancrage au niveau de leurs nageoires pelviennes.



Gobiodon okinawae
Photo, Etienne Dhont

Protection

Aucun statut de protection n’est attribué aux gobiodons.

Conseils avant l’achat

- Vérifier l’état d’embonpoint du sujet que vous désirez acheter. Eviter impérativement tout individu maigre.
- Observer la morphologie du poisson, il ne doit pas y avoir de blessures ni d’échancrures. Toutes les nageoires doivent être entières.
- Observer le comportement du poisson : si le poisson est posé sur un décor, vif et curieux, c’est plutôt bon signe. Si plusieurs gobiodons sont maintenus ensemble dans le même bac, regardez attentivement le comportement de chaque individu envers ses congénères : il ne doit pas y avoir d’attaque, juste une défense plus ou moins âpre du territoire.
- Demander depuis quand le vendeur le maintient dans son aquarium et quelles ont été les pathologies que le poisson a rencontrées depuis son arrivée.
- Privilégiez des gobiodons certifiés MAC (Marine Aquarium Council) ou nés en captivité (encore trop rares)


Références et sources Internet

Baensch H.A. & Debelius H., 1998. Atlas de l’aquarium marin volume 1. Mergus Verlag GmbH.

Bassleer G., 1996. Maladies des poissons marins en aquarium. Bassleer biofish.

Debelius H., 1998. Guide du récif corallien de Mer Rouge. PLB Editions.

Collectif, 2003. Guide des poissons d’aquarium marin. Animalia Editions.

Lieske E. & Myers R.F., 1995. Guide des poissons des récifs coralliens – Région Caraïbe, Océan Indien, Océan pacifique, Mer Rouge. Delachaux et Niestlé.

Munday P.L., Jones G.P. & Caley M.J., 1997. Habitat specialisation and the distribution and abundance of coral-dwelling gobies. Marine Ecology Progress Series – Inter Research Science Publisher

« Clowns gobies, genus Gobiodon » - http://www.wetwebmedia.com/


« Let’s Clown Around With More Gobies : The Gobiodon Species » - http://www.reefkeeping.com/


http://www.fishbase.org


http://www.breedersregistry.org/




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Article écrit par Ludovic Stroobants et publié par Récifs.Org le 20/02/05

 
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