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Les paramètres
On a vu dans les chapitres précédents que le brassage et l’éclairage devaient être adaptés à la population corallienne. La stabilité des paramètres est un des points les plus importants pour maintenir un écosystème florissant. Si votre configuration est correcte, vous ne devriez pas détecter de nitrates ou de phosphates par les tests du commerce. En effet, l’accumulation des nitrates qui est la plaie des bacs de poissons est nocive pour les coraux à partir d’un certain taux que l’on situe entre 30 et 50 mg/l (il faut noter cependant que certains bacs récifaux "tournent" avec des taux de nitrates plus élevés mais cela relève de l’exception). L’accumulation des nitrates peut avoir pour origine un écumeur sous-dimensionné, une population trop dense, une configuration mal adaptée ou une quantité de nourriture trop importante…la liste n'étant malheureusement pas exhaustive !!! Comme toujours, il est important de lutter contre la source de cette accumulation plutôt que contre les conséquences en utilisant des solutions temporaires comme les résines échangeuses d’ions. Le test des nitrates est surtout important à la mise en place de votre système. La plupart des tests du commerce donnent des résultats satisfaisants à condition d'être correctement utilisés et de pas être périmés.
Photo, Hervé ROUSSEAU
Pour les phosphates, le problème est plus complexe car une accumulation de ces derniers peut arriver même dans un bac où, a priori, la configuration semble correcte. La conséquence la plus visible de la présence de phosphates est l’apparition d’algues indésirables en grande quantité qui vont étouffer les coraux et "tuer" le bac. Les phosphates sont présents le plus souvent dans le sable, les sédiments, la nourriture congelée mais en quantité normalement négligeable. Certains sables en contiennent beaucoup et leur libération peut être problématique. Si vous rencontrez des problèmes d’algues, commencez par mesurer votre taux de phosphates avec un test fiable et ensuite chercher à solutionner le problème en trouvant et en éliminant la cause. A noter que tous les tests phosphates ne donnent pas des résultats pertinents, renseignez vous donc bien avant d’investir !
Parmi les spécificités du bac récifal, le taux de calcium et la dureté carbonatée (KH) sont deux paramètres qu’il est très important de surveiller. Le KH représente le pouvoir tampon de l’eau de mer, à savoir sa capacité à "absorber" des variations de pH. Dans l’eau de mer naturelle, le KH est de 6 mais dans les bacs récifaux il est plus commun de rencontrer des KH de 8 au moins (voir FAQ). Le calcium, nécessaire à la croissance des coraux, est consommé en majeure partie par les coraux durs à une vitesse variable. Il est important de conserver un taux de calcium supérieur à 400 mg/l, ce qui peut être vérifié aisément par les tests du commerce. Pour le maintien du taux de calcium et du KH, plusieurs choix s’offrent à l’aquariophile : lorsque la consommation en calcium est faible, les produits de supplémentation du commerce conviennent parfaitement.
Photo, Hervé ROUSSEAU
Lorsque la croissance corallienne est assez importante, cette solution s’avère rapidement coûteuse et inadaptée, c’est pourquoi la plupart des aquariophiles récifaux ajoutent de l’eau de chaux à l’aquarium via ou non un réacteur à hydroxyde de calcium. Une autre alternative, qui peut d’ailleurs être complémentaire pour les bacs très chargés en coraux constructeurs de récifs est le réacteur à calcaire : le principe de ce réacteur est la dissolution d'un substrat calcaire dans de l’eau par une acidification résultant d'une injection de gaz CO2 dans le réacteur. Le réglage précis de ce réacteur est important pour éviter de faire chuter le pH du bac et le débutant raisonnable n’en aura pas besoin dans un premier temps. A noter que les coraux mous consomment très peu de calcium, les ajouts doivent donc être occasionnels et l’installation d’un réacteur n'est pas justifiée…
La température de l’aquarium marin peut varier sur une gamme relativement large allant de 23 à 28°C. Le problème de l’aquarium marin est rarement une température insuffisante mais plus souvent une température élevée difficilement contrôlable lors des chaleurs estivales. La température moyenne d’un bac marin se situe le plus souvent aux alentours de 26°C avec éventuellement une variation journalière de plus ou moins 1°C. Au-dessus d’une température de 29° environ, vos coraux risquent de blanchir (et donc de mourir). Aussi, il faut surveiller la température du bac en été. La température est controllée idéalement par un refroidisseur qui maintient la température du bac dans la plage souhaitée mais ces refroidisseurs représentent bien souvent un coût non négligeable. L’utilisation de ventilateurs soufflants à la surface du bac, et favorisant l’évaporation, permet de maintenir une température raisonnable (gain de 2 à 4°C par rapport à la température ambiante) à moindre coût.
Photo, Hervé ROUSSEAU
La salinité du bac représente la quantité de sel par litre d’eau. La densité représente le poids de l’eau de mer par rapport à la même quantité d’eau douce. Ces deux paramètres sont donc corrélés et des tables permettent de faire la conversion. La densité d’un bac marin doit se situer entre 1.017 et 1.032 avec une valeur canonique autour de 1.025. La mesure de la densité se fait en utilisant un densimètre avec une précision pas toujours heureuse, ou un réfractomètre ou un conductimètre qui ont comme avantage de donner une valeur précise et fiable mais pour un prix élevé… Sachez cependant que lorsque la densité est basse, les poissons doivent dépenser moins d’énergie pour extraire l’oxygène de l’eau et pour excréter le sel de leur organisme. C’est pour cette raison que dans les bacs des détaillants, la densité est souvent relativement basse, afin de permettre aux poissons de se remettre plus facilement du stress occasionné par leur capture et leur voyage. Une bonne acclimatation est donc nécessaire pour que ces derniers s’adaptent bien aux paramètres de votre aquarium.
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