Nos ancêtres les coraux…
Date: 23 janvier 2004 à 12:34:06 CET
Sujet: News



contenuhoto Les coraux révèlent l’origine très ancienne des gènes humains. 2001 a été l’année de la publication de la séquence du génome humain, certainement l’événement le plus important depuis les petits pas de Buzz Aldrin sur la lune en 1969. Notre génome est formé à partir de l'association de seulement 4 nucléotides (briques) différents répétés plus de 3 milliards de fois. L’ensemble constitue le matériel héréditaire nécessaire à la reproduction et à l’évolution de notre espèce.



Il contient notamment les gènes qui codent les protéines dont nous sommes formés. Plus de 30000 gènes différents ont été identifiés. Malgré sa beauté toute symbolique, ce grand livre de 3.2 milliards de caractères était peu utile en soi pour comprendre les mécanismes qui gouvernent notre développement et notre évolution. En trois ans, les génomes d’autres animaux modèles en biologie ont donc été séquencés notamment celui de la souris, de la mouche drosophile et du ver nématode C. elegans. Leur comparaison avec le génome humain a révélé qu’un certain nombre de gènes étaient uniques aux vertébrés (humain et souris) et absents chez la mouche et le ver, d’où l’hypothèse que ces gènes étaient apparus récemment dans l’évolution et devaient être étroitement associés aux caractères uniques des vertébrés supérieurs.

Tout cela vient d’être remis en cause par un groupe de chercheurs australiens. Ceux-ci ont comparé la séquence de 1300 gènes d’Acropora millepora avec les génomes, et ont trouvé qu’un certain nombre de ces gènes étaient retrouvés chez l’humain mais ni chez la mouche ni chez le ver. Sachant que notre ancêtre commun avec les coraux est beaucoup plus ancien que celui qui nous relie à la mouche et au ver, cela signifie que nous n’avons pas acquis ces gènes au cours de l’évolution mais que les mouches et les vers les ont perdus ! Encore un résultat qui ébranle l’idée que la complexité d’un organisme trouve son origine principale dans un nombre accru de gènes.

La très bonne nouvelle c’est que le corail constitue un modèle intéressant pour l’étude de l’évolution et du développement, et donc que plus de chercheurs vont s’y intéresser. Plus de chercheurs, plus d’argent, plus d’études et au final plus de connaissances sur les coraux.

Référence D. Kortschak et al, 2003 Current Biology 13, 2190-2195

Fiche technique Acropora millepora

News proposée par Florian Lesage le 23/01/04





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