Les différents types d'aquariums
a) Les aquariums marins tempérés

i) Particularités

Le bac marin tempéré permet la maintenance d'animaux que nous trouvons facilement sur nos côtes, ce qui n'est pas le cas des bacs récifaux. Le principal problème reste le contrôle de la température, ainsi que le bouclage du cycle de l'azote. Les espèces vivant par exemple dans la Manche ont besoin d'une température n'excédant pas les 16°C, et on comprend donc la difficulté de maintenir cette température dans nos habitations chauffées à 20°C. Un groupe réfrigérant est une obligation ce qui entraîne la formation de buée sur les vitres extérieures, ce qui gêne en permanence la vision du bac.

ii) Système de filtration

Le bac Atlantique se traite comme un bac fish-only (paragraphe suivant); en effet, des difficultés apparaissent pour boucler le cycle de l'azote car les populations hébergées sont constituées de gros pollueurs. On est donc contraint à recourir à des filtres rapides pour transformer rapidement les déchets en nitrates, pour ensuite utiliser un dénitateur ou faire des changements d'eau massifs.

iii) Points importants

. Difficultés de maintenance de la température du bac
. Présence permanente de buée sur les vitres
. Bac se traitant généralement comme un FO.


b) Les Fish Only (FO)

i) Particularités

Ces environnements sont dédiés à l'hébergement des poissons seuls, ce qui s'accompagne de taux élevés de déchets organiques qui doivent être rapidement converties en composés moins toxiques. C'est le but des filtres aérobies semi-humides qui sont chargés d'oxyder l'ammonium en nitrites puis nitrates dans un délai très court. L'ammonium est en effet toxique à de faibles concentrations (0.1 mg/l), alors que les poissons supportent souvent (bien ce ne soit pas toujours le cas) des taux de nitrates de 300 mg/l.

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Photo, Hervé ROUSSEAU

L'intensité de l'éclairage n'est pas essentiel pour les poissons. Le rendu des couleurs est certes important, ainsi que l'alternance des phases nocturnes et diurnes, mais les poissons n'utilisent pas la lumière comme le font les coraux par exemple. On pourra donc se contenter d'un éclairage à base de tubes fluorescents, ou bien d'HQL ou HQI pour son rendu esthétique.

ii) Système de filtration

La filtration est principalement composée de filtres semi-humides (bio-balles sur lesquelles ruisselle l'eau du bac). Ces bio-balles sont un support de colonisation pour les bactéries aérobies qui dégradent ammoniaque et nitrites en nitrates. Les nitrates sont ensuite combattus par des changements d'eau, ou bien par la mise en place d'un dénitrateur comme le dénitrateur autotrophe sur soufre (DAS). Mais attention si le DAS combat les nitrates, il ne résout en rien l'accumulation d'autres substances éventuellement nocives. Le charbon actif peut aider à en retirer certaines ainsi que des changements d'eau réguliers. Une couche de mousse ou de perlon pourra être mise en place afin de piéger les gros déchets, et on veillera à la changer très régulièrement. Les pierres vivantes, dans un FO pur, ne servent à rien. Les écumeurs sur les bacs fish only sont très utiles afin d'aider à l'extraction des nutriments.

iii) Points importants

L'accumulation des nitrates dans le système est irrémédiable en raison de la filtration et des pollutions, et on pourra tenter de contrôler cette concentration par des changements d'eau conséquents, ou bien encore par la mise en place d'un DAS. Ces bacs dédiés aux poissons sont également aptes à subir les traitements adéquates, en particulier le cuivre pour lutter contre les points blancs. Ces traitements sont incompatibles avec les invertébrés. Les compléments en calcium et KH ne sont pas nécessaires, car il n'y a pas de consommateurs dans le bac. Le KH peut quand même être soutenu par des adjonctions ponctuelles de mélanges carbonates/bicarbonates car il a tendance à être bas dans un fish only ce qui peut déstabiliser le pH.


c) Les bacs récifaux

i) Particularités

Les bacs récifaux sont destinés à l'hébergement de poissons et de coraux photosynthétiques, ainsi que d'autres invertébrés. Cela implique :
. Un éclairage puissant, compatible avec les organismes photosynthétiques hébergés.
. Des poissons en nombre et taille mesurés afin de maîtriser la pollution (nitrates, phosphates, composés organiques)
. Une eau compatible avec le récif, donc fortement brassée, dans une fourchette de température de 24 à 29 °C, avec une salinité de 1022 à 1026

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Photo, Julien THEODULE

ii) Système de filtration

Comme nous le verrons dans la suite du document, la filtration ne repose pas sur des changements d'eau importants, mais plutôt sur la complétion du cycle de l'azote dans le bac. Les déchets vont être retraités in situ (ammonium - nitrate - diazote) au sein de la couche de sable ou des PV, et une partie sera exportée via l'écumeur, organe d'épuration chargé d'extraire la majeure partie de la matière organique dissoute dans le système avant qu'elle n'entre dans le cycle de l'azote.

iii) Points importants

. Pas de traitement au cuivre (sensibilité des invertébrés)
. Taux de nitrates faible (0 à 5 mg/l) et phosphates si possible indétectables avec les tests aquariophiles
. Poissons compatibles avec les invertébrés, et correctement nourris. Leur nombre peut être d'autant plus important que le système d'export des déchets est adapté (écumeur puissant).




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