Dolabella auricularia
Date: 23 décembre 2003 à 17:23:51 CET
Sujet: Animaux


D.auricularia
Compatibilité vie captive : Moyenne
Compatibilité récifale : Moyenne
Distribution géographique : Indo pacifique
Disponibilité dans le commerce : Bonne





Caractéristiques de l'espèce / biologie :

Dolabella auricularia est une espèce de « lièvre de mer » surnom dérivé de sa forme assez particulière qui est commune à la plupart des espèces du genre Anaspidea et qui rappelle vaguement celle des lapins. Le corps est massif, parsemé de petites pustules, avec des couleurs vertes et marrons proches de celles des fonds rocheux. La forme du corps est différent de celle des vraies aplysies car il contient une coquille ronde et caractéristique qui se termine par un « disque plat » situé à l'arrière de l'animal. Ce disque est ponctué d'un siphon exhalant, le siphon inhalant étant situé plus près du centre de l'animal ce qui permet une circulation d'eau dans la quasi-totalité de la cavité du manteau. L'extrémité de l'estomac de l'animal est située à proximité du siphon exhalant lui permettant d'évacuer aisément ses fèces. La tête est surmontée de deux « oreilles » mais également de deux antennes un peu au dessus de la bouche. Celle-ci est principalement constituée d'une paire de mâchoires qui lui permettent de mastiquer les végétaux. Situés juste au dessus de ces antennes, deux yeux minuscules viennent compléter ce sympathique portrait !


D.auricularia
Photo, Hervé ROUSSEAU


Distribution et habitat :

Cette espèce se rencontre dans toute la région indo-pacifique. Certains espèces proches se rencontrent aussi dans les caraïbes. Son habitat préféré est le lagon, mais elle peut se rencontrer dans d'autres zones de la partie interne du récif, voir sur les côtes à marée basse.


Comportement naturel :

Cet animal fascinant est d'autant plus intéressant pour les aquariophiles qu'il est herbivore. Dolabella auricularia est essentiellement nocturne et reste sous les rochers ou enfouie dans le sable en journée, mais dès que l'intensité lumineuse décroît elle sort à la recherche d'algues en tous genres et broute avec une agilité impressionnante. Ses deux mâchoires lui permettent ainsi de retirer les algues du substrat, tout en assimilant celles déjà ingérées. Une caractéristique marquante de cette espèce, et commune à tous les Aplysiidae, est la sécrétion d'une « encre » de couleur souvent rouge. Même si les scientifiques ont d'abord pensé à un mécanisme simple de défense par étonnement de l'adversaire pour prendre la fuite, la vélocité de l'animal amène à envisager d'autres hypothèses ! En effet, les aplysies possèdent deux types de glandes sécrétrices et il semblerait que ce mécanisme permette d'évacuer et de mélanger à l'encre les composés toxiques des algues qu'elles ingèrent. La reproduction de cet animal peut être observée en captivité. Dolabella auricularia est hermaphrodite et dépose une grande quantité d'oeufs qui peuvent rappeler des « spaghettis » et qui, lorsqu'ils éclosent, donnent naissance à des larves caractéristiques de la famille.

D'autres phénomènes assez étranges se produisent avec cette espèce comme les « mortalités multiples » qui peuvent parfois être observées sur les côtes avec de nombreux spécimens retrouvés morts en même temps. Les explications sont diverses mais les premières hypothèses avancées pencheraient pour un phénomène naturel lié à des naissances multiples.


Vie captive / relations inter-intra spécifiques:

Pour maintenir Dolabella auricularia en milieu captif, le volume de l'aquarium aura peu d'importance. L'idéal est bien sûr de reconstituer son habitat naturel et de l'héberger dans un bac de type « herbier » dans laquelle elle pourra consommer les algues qui risqueraient d'étouffer les phanérogames par exemple ! Il faut bien sûr lui fournir suffisamment d'aliments végétaux et compléter sa nourriture par du nori par exemple. Il faut également éviter de faire cohabiter cette aplysie avec des poissons comme les poissons papillons (Chelmon ou Forcipiger par exemple) car ils pourront confondre ses siphons avec des interstices de roches dans lesquels ils trouveraient à manger.

Pour finir, il faudra prendre de grandes précautions quant aux crépines de pompes ou autres aspirations. En effet, c'est sûrement la première cause de mortalité en captivité, puisque son corps peut être mutilé par ces dernières. N'hésitez donc pas à doubler ou tripler vos crépines pour éviter tout risque. Surnommée la « tondeuse des aquariums » elle sera un allié de choix dans une lutte contre les algues (même si la meilleure arme reste l'éradication de la source, cf cours sur les algues) mais elle ne pourra pas non plus faire des miracles et dédaignera certaines espèces d'algues comme Bryopsis sp.

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Article publié le 26/11/2003 par Hervé Rousseau





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