Rôle dans les différentes méthodes récifales
Le rôle du sable de corail est important dans le bac récifal. Quelles que soient son épaisseur ou sa granulométrie et quelle que soit la méthode employée, il fournit une réserve alcaline et stabilise les paramètres, et constitue un habitat de choix pour la faune et microfaune.

a) Berlinois Bare bottom


Photo, Julien THEODULE
bare bottom L'absence totale de sable facilite la vie de l'aquariophile car dans ce cas la sédimentation est plus facilement maitrisée. Pour la reconstitution de milieux oligotrophes et de haute énergie, le bare-bottom constitue une solution à considérer sérieusement. Au niveau esthétique, les pierres vivantes peuvent recouvrir l'ensemble du fond du bac, et dans ces conditions l'absence de sable ne choque pas du point de vue visuel. Une variante est l'ajout d'une très faible quantité de sable (quelques millimères devant les roches). L'absence du sable et de la réserve tampon qu'il constitue est largement compensée par l'utilisation de réacteurs à calcaire et/ou à hydroxyde qui sont de toute façon nécessaires pour la maintenance des coraux durs à petits polypes. Dans tous les autres cas, l'utilisation d'une couche appropriée de sable va dans le sens d'une meilleure stabilité dans l'aquarium récifal. L'aquariophilie récifale s'oriente vers des méthodes de plus en plus naturelles, allant dans le sens d'un recyclage des sédiments in situ, d'une stabilité des paramètres, d'un moindre interventionnisme de l'utilisateur et de favoriser les processus naturels.

b) Jaubert


Photo, Julien THEODULE
jaubert La méthode Jaubert, originale comme décrite dans le chapitre " méthodes ", se base sur 4 piliers que sont l'éclairage, le brassage, les pierres vivantes et la couche de sable et son espace confiné (appelé plenum). La couche de sable, posée sur un espace d'eau confinée de 2 cm de haut, fait normalement 8 à 10 cm de hauteur, de granulométrie 3 à 5 mm. La couche de sable joue ici le rôle de filtre dénitrateur, et supplémente dans une certaine mesure Calcium et KH. A la surface de cette couche, des micro algues vont se développer dans les zones éclairées, servant de nourriture à la microfaune et aux bactéries des couches hautes du lit de sable. L'eau pénètre dans la couche de sable par diffusion, et l'activité bactérienne des couches supérieures amène une acidification et une désoxygénation de cette eau. L'acidification provoque la dissolution du sable de corail, fournissant KH et calcium.
L'appauvrissement en oxygène de l'espace confiné favorise la réduction et l'élimination des nitrates par les bactéries anaérobies facultatives.
Le sable sert donc ici de support bactérien, de filtre, de réserve alcaline, de fournisseur de calcium et d'habitat pour la microfaune.

c) Berlinois


Photo, Julien THEODULE
berlinois Le rôle du sable en berlinois n'a rien à voir avec celui de la méthode Jaubert. En effet, la méthode berlinoise s'appuie sur un organe d'épuration externe, l'écumeur et sur les pierres vivantes. Le sable n'a pas ici a jouer son rôle épurateur, et n'a en général qu'un rôle esthétique. On pourra néanmoins relever qu'il est un habitat de choix pour la microfaune, qu'il piège les sédiments et favorise l'illumination des coraux par réflection de la lumière.




d) DSB deep sand bed


Photo, Julien THEODULE
DSB La méthode DSB, deep sand bed ou lit de sable épais, largement défendue par Ron Simeck, propose une méthode expérimentale basée sur l'éclairage, le brassage, et une couche de sable épaisse (15 à 25 cm) de sable de faible granulométrie. Le sable joue ici le rôle de filtre épurateur, de support de colonisation, de créateur de gradient, d'une manière très similaire à la méthode Jaubert mais sans l'utilisation d'un plenum. Il faut également noter que Ron Shimeck préconise pour cette méthode un sable vivant (voir sable vivant) riche, qui selon son expression " devrait être capable de retourner l'ensemble de la couche de sable en une semaine ", condition qu'il est difficile de remplir dans nos pays ou le commerce des " kits sable vivant " n'existe pas.

e) Refuge


Photo, Julien THEODULE
refuge Le refuge n'est pas une méthode particulière ; tous les bacs, quelle que soit la méthode de mainteance, peuvent se voir adjoindre un bac dit refuge (on consultera a cet effet le chapitre " refuge "). Le refuge est une zone sans prédation, dont on peut idéalement profiter pour installer un écosystème différents de celui du bac . ainsi, nombre de bac berlinois de haute énergie ont un refuge type mangrove (épaisse couche de sable de faible granulométrie), permettant de profiter des avantages du sable oolithique et de sa faune particulière, de la richesse d'un herbier, etc




f) Méthodes mixtes

Par méthodes mixtes, on entend un mélange des précédentes. Selon le milieu que l'on veut recréer et selon sa propre maîtrise des phénomènes physicochimiques qui sont observés dans les aquariums récifaux, on peut panacher avec bonheur les méthodes. Par exemple, les nitrates en Berlinois peuvent être la conséquence d'une légère surpopulation. L'ajout d'une couche de sable épaisse permet d'augmenter la dénitratation et de lutter contre les nitrates. Inversement, les Jaubert et DSB dont les moyens d'export des phosphates sont trop faibles bénéficieront de l'utilisation d'un écumeur.



Chapitre précédent - Chapitre suivant

Retour au sommaire




Cet article provient de .: recifs.org :.
http://www.recifs.org

L'URL de cet article est :
http://www.recifs.org/modules.name=Sections&op=viewarticle&artid=22